Les rites funéraires à travers le monde
La planète est peuplée de plusieurs millions d'habitants. Il y a chaque jour des naissances mais aussi des décès . Et selon les civilisations, les religions et les peuples , les funérailles sont célébrées différemment. Les us et les coutumes de chaque individu ne sont pas les mêmes au sein des familles des défunts . Leur religion ainsi que leur culte se différencient également. Un deuil ne se vit pas de la même manière suivant le pays, la région, les ethnies ou encore les communautés dans pendant qu'il est pratiqué. Les cérémonies d'adieu et les sépultures se différencient en raison de tous les paramètres cités précédemment.
Les rites funéraires au temps des pharaons
CACHE-COU TÊTE DE MORT PHARAON
Commençons notre périple par l'Égypte ancienne et ses croyances d'un monde au-delà de la mort . Les égyptiens du temps des pharaons vénéraient plusieurs divinités, croyaient en la vie après la mort et avaient un rituel funéraire bien codifié lorsqu'une personne décédait. Parmi leurs nombreuses croyances, un être humain était pour eux composé de trois composants immatérielles: la pensée, l'esprit lumineux et la force vitale. Ils voulaient s'assurer que le passage du monde des vivants à celui des morts s'effectue le plus respectueusement possible. C'est pour cela qu'ils ne voulaient surtout pas détériorer le corps afin qu'il puisse ressusciter sans difficultés. Pour ce faire, ils procédaient en trois étapes:
- L'embaumement : dès le moment où les embaumeurs réceptionnaient la personne défunte, Ils la nettoyaient, puis y retiraient l'estomac, le foie, les intestins et les poumons, pour les déposer à part. Ils vidaient également le cerveau. Une fois la personne morte débarrassée de tous ces organes, elle reposait pendant 40 jours dans le natron, semblable à du sel. À la fin de cette quarantaine, les officiants déposaient un baume sur le corps du défunt;
- La momification : Cette seconde phase constituait la partie la plus connue de l'histoire de l'Égypte ancienne. Le cadavre était enveloppé dans des bandelettes et des linceuls de lin.
Sur le visage momifié était déposé un masque funéraire ayant pour apparence le portrait de la personne défunte;
- L'ouverture de la bouche : Juste avant que le corps momifié ne soit déposé dans le caveau, les prêtres embaumeurs pratiquaient le rituel de l'ouverture de la bouche. Comme son nom l'indique, ces derniers ouvraient la bouche du défunt mais également ses yeux et ses oreilles afin qu'il puisse jouir de ses sens dans le monde des morts.
Dans le sarcophage, étaient disposés quatre jarres qui contenaient les organes du mort pris lors de l'embaumement. Sur ces jarres, les quatre fils d'Horus - divinité égyptienne - y ont été ajoutés afin d'aider la personne décédée à retrouver son intégrité physique dans l'au-delà. Les vases contenant les viscères étaient regroupés dans une caisse en bois représentant une chapelle. À l'aide des divinités représentées sur la caisse et des rituels, le défunt pouvait à nouveau manger et respirer grâce à ses organes conservés dans du natron et momifiés.
Un ensemble d'amulettes était également entreposé dans le cercueil égyptien afin d'assurer la renaissance et la protection du corps dans l'au-delà.
Enfin, l’endroit où repose la momie était divisé en deux parties: sa tombe et une chapelle dans laquelle les proches souhaitaient se recueillir.
BAGUE TÊTE DE MORT PHARAON
Les funérailles malgaches
Restons sur le continent africain et intéressons-nous aux obsèques à Madagascar .
Différentes communautés coexistent et ont recours majoritairement au rituel du retour des morts.
Durant l'hiver austral, de juillet à octobre, les malgaches procèdent à l'inhumation du corps du défunt. C'est une cérémonie sacrée du famadihana , pendant lequel le corps est sorti de sa tombe et est recouvert d'un nouveau linceul pour le tenir au chaud. C'est une façon de conserver un lien avec les morts et de prendre soin de ceux-ci afin qu'ils ne ressentent pas le froid.
Lorsque le corps est inhumé, il est soulevé par la foule qui, puis le repos ensuite délicatement. Ensuite, les proches glissent dans sa dépouille des billets, des bouteilles d'alcool, des photos en souvenir du défunt. Ce dernier est par la suite touché, câliné par la communauté. Et il repart en cortège, soupesé par des danseurs, des musiciens à travers tout le village.
S'en suivre des chants, des festins et une grande fête. Qui peut durer plusieurs jours, voire une semaine.
SCULPTURE TÊTE DE MORT CRÂNE BRONZE
Les obsèques vietnamiennes
Changeons de continent et envolons-nous vers l'Asie, plus précisément au Vietnam.
Les enterrements vietnamiens représentent un cérémonial très solennel. En effet, les habitants ont décrit que la mort n'est définitive que si certains rituels sont respectés et accomplis. Selon leurs croyances, la mort n'est pas une fin de vie mais un renouveau . La célébration doit ainsi s'effectuer dans le plus grand respect et se doit de suivre un ordre précis.
La cérémonie débute au sein du domicile de la famille du défunt, à l'aide d'un moine bouddhiste.
Tout d'abord, le corps de la personne décédée est nettoyé puis vêtit d'habits neufs. L'officiant place ensuite du riz, des baguettes et trois pièces de monnaie dans la bouche du défunt. C'est, selon les vietnamiens, le prix à payer pour le passage de l'âme vers le monde des morts.
Conformément au proverbe «celui qui est né du sol y retourne», le corps est déposé sur le sol et est ensuite déposé dans une sépulture sur deux chevalets. Le cercueil est placé au centre de la maison à côté d'un autel. Pour le trajet de ce dernier, les proches y ont posé un bol de riz ainsi qu'un œuf bouilli.
Durant la journée, les proches du défunt viennent se recueillir en faisant brûler de l'encens. Puis vient le moment de l’acheminement funéraire, durant lequel des couronnes de fleurs, ainsi que de petits papiers sont déposés.
Le corps est ensuite mis en terre dans une tombe, décorée par des offrandes laissées par les proches.
D'après une tradition vietnamienne nommée «Trung That», jusqu'au 49 ème jour après l'enterrement l'entourage familial vient offrir du riz à la personne disparue. Cent jours après la cérémonie, une nouvelle manifestation est organisée afin de commémorer la fin des larmes .
Un an après l'exhumation , une cérémonie est célébrée en hommage à la personne décédée.
Et enfin, le deuil se termine 3 ou 4 ans après la perte de la personne, à l'approche du Nouvel an lunaire. C'est à ce moment-là que les vietnamiens procèdent à l'inhumation du corps et nettoient les os du squelette avec des herbes traditionnelles et de l'eau de riz. Les ossements sont ensuite déposés dans de la soie . Le corps est enfin déposé dans une boîte en pierre, qui représente sa tombe finale, et peut reposer en paix.
Le deuil au Japon
Restons en Asie et allons faire un tour du côté des japonais.
Comme au Vietnam, la mort est considérée comme une renaissance dans l'au-delà. De plus, si le rite funéraire ne se déroule pas selon les croyances japonaises, l'âme de la personne décédée ne sera pas apaisée et ne pourra pas protéger l'harmonie de sa famille.
Ainsi, plusieurs étapes sont à respecter pour faire honneur au défunt mais aussi à sa famille.
La première s'appelle le Makuragyô , qui se passe immédiatement après la mort. Des bonzes bouddhistes sont appelés au chevet de la personne venant de rendre l'âme pour réciter des prières, appelées sutras au Japon. Ainsi, ils purifient le corps et préparent l'âme à traverser le monde des morts vers une nouvelle naissance.
COLLIER TÊTE DE MORT GUERRIER SAMOURA
Ensuite vient le Tsuya . Cette veillée a lieu au domicile le lendemain du décès, avec la famille et les proches du défunt. La famille reçoit des offrandes, tel que de l'encens et de l'argent pour le coût très élevé des obsèques au Japon.
Le corps de la personne morte est disposé devant l'autel familial, la tête vers le nord et le visage couvert d'un drap blanc. Dans certaines situations, il est possible de positionner le corps vers l'ouest, qui évoque le monde de Bouddha. Un chapelet bouddhique, surnommé le juzu, peut être posé entre ses mains, avec une dague afin de faire fuir les esprits maléfiques.
Une fois la veillée finie, c'est l'étape du Soshiki qui débute. C'est la mise en terre de la dépouille pour lui rendre un dernier hommage. Les proches ainsi que la famille peuvent y déposer des objets personnels au défunt.
La crémation est la phase suivante. Il faut savoir que l'incinération est obligatoire chez les japonais car ils croient que l'élément du feu a des vertus purificatrices pour la personne décédée.
Enfin après l'incinération, ce qu'il reste du corps - ses os et ses cendres - est placé avec des baguettes dans une urne. Elle-même déposée par la suite au sein de la maison familiale sur un autel dédié à cet effet, pendant une période de 49 jours. C'est la durée dont le moine bouddhiste a besoin pour accompagner l'esprit du mort vers l'au-delà.
Lorsque la période des 49 jours est passée, l'urne est déposée dans le caveau familial. C'est le dernier rite appelé le Shiju - Kunichi .
Toutefois, certaines familles japonaises préfèrent conserver l’urne au sein de la famille dans une petite armoire, appelée butsudan, qui contient les effets personnels de la personne décédée.
Les pratiques funéraires en Indonésie
Allons nous réchauffer dans une ethnie indonésienne, chez les torajas .
Les torajas sont une tribu indigène. Ils vivent dans les montagnes de l'Indonésie. Leurs rituels funèbres sont totalement différents de ce que nous avons pu apercevoir jusqu'à maintenant.
Lors d'un décès, la personne est considérée comme un être malade dont il faut s'occuper jusqu'à son enterrement. Qui peut se dérouler des jours, des mois, voire des années après sa mort.
Le corps est gardé dans des pièces aérées de la maison pendant tout ce temps. Sa famille s'en occupe comme s'il était en vie, en communiquant et même en lui donnant à manger. Afin d'éviter sa putréfaction, la dépouille est enduite de formol, conservateur en anatomie.
Si la personne morte est conservée pendant autant de temps, c'est pour permettre à sa famille d'économiser pour l'organisation de l'enterrement. En effet, avec les célébrations nécessaires, ainsi que les offrandes, ce dernier peut revenir à très cher - environ 60 000 €.
Lorsque vient ce jour tant attendu, des buffles et autres animaux sont donnés en offrandes devant des personnes venant de loin, la famille et les proches du défunt.
Celui-ci est porté par des hommes près des falaises, sa tombe y sera creusée et demeurera avec les membres de sa famille.
Chaque année, le peuple inhume les corps pour les laver et leur faire porter de nouveaux habits. C'est un signe pour les torajas d'affection pour leurs défunts et de respect. En août, ils les promènent à travers tout le village dans l'espoir que la récolte de la famille soit excellente durant l'année à venir.
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Un crâne 2 en 1, qui peut symboliser la renaissance grâce aux plantes que vous pouvez y planter
Ainsi, il existe plusieurs manières d'appréhender la mort selon les peuples et les croyances. Ce qui revient le plus souvent, c'est le respect de l'âme et son repos en paix. Et vous, quelle est votre croyance concernant l'esprit des défunts?